En quelques années, le Trinkhall s’est forgé une identité forte. Son projet est indissociablement artistique, social et, au sens large du terme, politique. Sa collection – constituée d’œuvres d’art réalisées en contexte d’atelier par des artistes en situation de handicap mental ou de grande fragilité psycho-sociale -, ne cesse de s’accroître. Elle est la vivante archive du « mouvement des ateliers » qui, depuis un demi-siècle, partout dans le monde, accompagne ce que nous appelons, au Trinkhall, la « puissance expressive des mondes fragiles ». Ni art brut, outsider ou singulier : c’est un art de pleine identité, un art « tout court », inscrit, comme toute autre forme expressive, dans le maillage des formes, des styles, des émotions, des échanges, des résistances, des présences qui définissent toute esthétique comme anthropologie. C’est la conclusion à laquelle nous mènent notre expérience muséale et toutes les recherches qui y sont associées : le handicap mental – heureusement ! – ne détermine aucune esthétique qui serait singulière ; seuls importent les contextes de la création, la « possibilité » de l’art dont les dispositifs compagnons de la création en atelier, comme en miroir de toute forme d’expression, disent les puissances et révèlent les horizons. Le florilège d’événements inscrits sous la bannière du vaste projet « Mélancolies » - expositions, rencontres, résidences d’artistes, conférences, colloque, publications -, entend marquer comme il se doit l’anniversaire du musée et tout aussi bien, sinon surtout, engager son avenir, son déploiement et sa pérennité.

Dans l’attente réjouie de vous retrouver au musée,

L’équipe du Trinkhall museum.