Chers amis, chères amies,
Vous avez été nombreux à répondre à l’appel, toujours ouvert, que nous avons lancé il y a quelques semaines, nombreux à marquer votre soutien par un versement sur notre compte (vous recevrez en temps utile l’attestation fiscale liée à ce versement), nombreux à nous écrire et à nous dire votre confiance, nombreux à nous rendre visite. Merci infiniment : plus que jamais, le musée est affaire collective ; plus que jamais il participe d’un faire société, aujourd’hui de toutes parts menacé ; plus que jamais notre projet est indissociablement artistique, culturel, social et politique. Permettez-nous de le redire en vous adressant à nouveau un texte - « Malgré l’effroi » - , balise depuis quelques mois de nos inquiétudes et de nos espérances :
« À l’abri des bruits terrifiants qui déferlent sur le monde - les violences, les menaces, les dénis, les obscènes cécités qui sont l’actualité -, nous nous tenons dans notre cabane, au Trinkhall, célébrant, envers et contre tout, modestement, ambitieusement, ce que nous appelons la puissance expressive des mondes fragiles. Nous nous tenons dans notre cabane où nous prenons soin des lucioles, que nous portons en bannière, les œuvres de la collection, qui ne cessent de venir à nous, tenant d’un commun si précieux et pourtant aujourd’hui humilié, les gestes de la création déployés, partout dans le monde, envers et contre tout, dans l’intimité compagne des ateliers, l’énigme vivifiante des altérités partagées.
Plus que jamais, nous voulons tenir, dans notre maison de paille, portes ouvertes à qui nous fait l’amitié d’une visite – des enfants en pagaille, des couples qui se tiennent par la main, des promeneurs, des étrangers, des familiers, des amateurs, des poètes, des amis. Parfois la lumière chante sur les parois du musée, où se dépose l’ombre des branchages, le souvenir – heureux – du cèdre du Liban, des arbres anciens et des arbres nouveaux. Faudrait-il renoncer à la joie ou, tout pareil, à la mélancolie, cousues du même fil – un point de légèreté, un point de gravité -, qui assemble nos yeux, nos émotions, nos existences ? Aux cimaises du musée : des raisons d’espérer, envers et contre tout ! »